Allo ! partie 1

Publié le par lady flo



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Au commencement était le verbe :

On parlait gentiment à la dame. On lui disait qui on voulait appeler dans un étrange cornet. Ah ! et avant il fallait agiter une manivelle.


Après il y a eu l’appareil en bakélite noire qui trônait comme un hippopotame sur la petite table de l’entrée à côté des manteaux. Son cadran rond avec des gros trous pour les doigts et son bruit caractéristique quand il revenait sur lui même. Sa sonnerie tremblotante. Les conversations étaient brèves, ça coûtait cher et on était debout près des parapluies mouillés.

Pour l’extérieur : des cabines à pièces dans les lieux publics. Les films regorgeaient de scènes où le héros se précipitait dans une des cabines téléphoniques de l’hôtel où le gangster venait d’être enfin localisé pour appeler des renforts. Les bureaux de poste en avaient des rangées entières de ces cabines numérotées. On s’y engouffrait en faisant attention de ne pas se pincer les doigts dans les portes battantes. Des conversations voisines nous arrivaient étouffées.
Le métro, lui avait des niches, sortes de demi-igloos, dans lesquelles on plongeait la tête.  On se sentait voyageur de l’espace dans son casque d’isorel perforé. On glissait une piécette de cuivre dans la fente d’un gros cube de métal, on composait le numéro dont les trois premiers chiffres étaient des lettres signifiant quelque chose (le quartier par exemple) et le tour était joué.


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