Ne mégotons pas.

Les brumes matinales parisiennes s’éclaircissent bien vite. Le soleil est encore parmi nous. Mais elles sont vite remplacées par les fumées des cigarettes. Les rues de la ville depuis l’application de la loi anti-tabac sont devenues le plus grand fumoir de France. Pour preuve ces centaines de mégots qui jonchent le sol devant les immeubles d’activité. Lors de mon premier séjour à Montréal en plein hiver, j’avais été amusée et choquée par ces workings men and women frissonnant au pied des buildings, une clope à la main. C’était sans me douter que nous vivrions un jour la même chose.
En suivant les trottoirs,  on tombe sur ces pyramides de mégots comme autant de petits feux de camp éteints dans la jungle urbaine. Quelques mètres et  une tribu est encore là.Un manteau posé sur les épaules pour cette jeune femme en tailleur, un sourire aux lèvres pour ce joli collègue qui lui allume sa Malboro.
La rue va devenir le dernier salon où l’on cause, celui où vont se jouer carrières, idylles entre membres des mêmes clans : les fumeurs.