Contraste (2)

Publié le par lady flo


Je me suis retrouvée hier dans un quartier où je ne vais plus si souvent. Château rouge. Après tout un périple magasinage aux saveurs de jeunesse. Et là d’un seul coup, après tout le clinquant des fringues, des étoffes, des couleurs ; des rues sombres, des attroupements sur les trottoirs. Des femmes à la démarche pesante, des hommes en grappe devant une porte, un couple, femme voilée, invités à rentrer par un homme dans une mosquée. Un petit marché improvisé sur une place de stationnement. Un vieillard assis sur un pliant entre deux cageots.
Des vitrines devant lesquels on passe attiré comme des phalènes par la lumière qu’elles dégagent dans le noir de cette rue. Des boutiques, que dis-je, des antres remplis ras la gueule de sacs aux contenus mystérieux. Des rangées de machines à coudre antédiluviennes crépitant à plein régime. Des gens qui crient qui s’interpellent. Et la rue qui se fait de plus en noire.
Un car de Police qui emmène un vendeur à la sauvette et son chariot de marchandises. Pourquoi ceux d’à côté n’ont-ils pas été inquiétés ?
Je me demande. Il y a vingt ans, c’était déjà comme ça ? J’essaie de me souvenir et je pense que oui.
La  voie parallèle elle, est au contraire éminemment colorée, lumineuse. C’est celle du marché qui vers 19 heures bat son plein. Les poissons et crevettes ruissellent sur des plages de glace. Les fruits et légumes éclaboussent de teintes un carrefour, les herbes exotiques chatouillent les nez au gré d’un coup de vent. Là aussi les gens crient et s’apostrophent. Mais la gaîté prévaut, celle de tous les marchés du monde. Partout les gens sont lourdement chargés, charriant paquets sacs ventrus prêts à exploser. Les seules bousculades de l’endroit sont dues d’ailleurs aux plastiques qui craquent, aux anses des sacs qui cèdent, aux roulettes qui se désolidarisent.
L’approche du métro a des airs de port. Les colifichets de toutes sortes sont proposés aux voyageurs qui y embarquent ou en sortent. Le clinquant vite reprend ses droits. Ce ne sont que dorés agressifs, que cuirs rutilants, qu’objets outrageusement griffés qui sont exhibés soudain sortis de nulle part et tout aussi vite disparus. A peine le temps d’un clin d’œil, la paire du lunettes succède au sac monogrammé à la provenance incertaine.

Contraste 2. Tout laisse à penser que la liste sera longue !

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