le Castor à poil

Publié le par lady flo





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A l’heure où un hebdomadaire fait sa réclame en publiant une photo de Simone de Beauvoir nue, déclenchant des commentaires divers, moi je m’interroge.

J’ai relu il y a deux ans toute l’œuvre du Castor. J’y cherchais je l’avoue de l’humain, de l’animal, des émotions. Il y avait ce couple emblématique des intellos français, sérieux, rigide, engagé dans la littérature et la politique. Et puis il y avait les scandales d’aujourd’hui à la parution de certains ouvrages où l’on découvrait leur vie sexuelle assez débridée pour la morale de l’époque.
De ma lecture, j’étais revenue bredouille. Je ne savais toujours pas où et comment Jean-Paul Sartre avait embrassé sa belle pour la première fois, s’il avait tremblé de désir derrière ses carreaux embués en dénouant le col cravate de son chemisier blanc. Je ne savais surtout pas ce qu’elle, avait ressenti, la jeune fille rangée. Ce n’était pas du voyeurisme de ma part, juste le désir d’apercevoir un peu de chair dans cette image d’Épinal qu’on nous collait sous le nez à l’école : deux purs esprits.

Deux images donc a priori peu cohérentes : la femme de lettres sévère et puis la soit-disant lesbienne-rabateuse de chair fraîche pour son écrivain d’amant. La chair, ses emballements; l’amour et ses turpitudes tout était gommé dans les écrits du couple. Le sentiment qu’ils éprouvaient l’un pour l’autre semblait posé là, tombé de nulle part, préexistant à tout. Incroyable me suis-je dit, que dans ces années là, il n’y ait pas eu de déchirements, de jalousies, d’angoisses, d’attentes. Incroyable que la jeune fille de bonne famille se soit ainsi lâchée, engagée dans un tel couple atypique sans quelques frémissements.

Pourquoi une femme se fait-elle photographier nue à cette époque. Voilà qui d’un seul coup me met sur des pistes. Il n’y a que peu de réponses il me semble.
Soit par un mélange de provocation rébellion contre la morale bien pensante
Soit pour un homme
Soit par vanité de se voir modèle d’un photographe, égérie, muse devenue.
Soit deux ou même toutes les propositions ci-dessus.

Cela pose une question cruciale  en ces jours d’exhibitionnisme galopant. Celle de l’étalage de la vie privée dont nous rebattent les gazettes.
Est-on ce que l’on fait ou bien ce que l’on vit ? Le but est-il le résultat ou bien le travail pour y arriver ? Je médite.


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J
Quel joli chapeau !
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